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HISTOIRE DE LA TAPISSERIE
sodés de la Bataille de Pavie. La prise du roi de France, son embarquement pour l'Espagne, sa captivité à Madrid, figuraient parmi les principales scènes.
Qu'on juge de l'indignation de l'amiral de Coligny et des autres ambassadeurs français venus, en 1556, à Bruxelles pour ratifier, au nom de Henri II, la clause de Vaucelles, quand on les reçût dans une salle où était exposée la tenture de Pavie. Cette suite décora longtemps le palais de Bruxelles. On,ignore ce qu'elle est. devenue. Toutefois on a récemment signalé la présence, dans le palais des princes de Pescaire, marquis ' de Guast, à Naples, de sept pièces en laine, soie et or, représentant les principaux épi­sodes de la victoire remportée par le premier marquis de Pescaire.
La mode se répandit de plus en plus, au xvi0 siècle, de célébrer sur des tentures destinées aux palais princiers les hauts faits du maitre du logis. Un des plus fameux échantillons de ce genre historique est consacré à l'expédition de la flotte de Charles-Quint contre les corsaires barbaresques. Elle est connue sous le nom de Conquête du royaume de Thunes. Les recherches de M. Boudoy ont élucidé les moindres points de son'histoire.
Guillaume de Pannemaker, appartenant à cette famille de tapis­siers bruxellois dont nous avons déjà parlé, et qui comptait parmi les plus célèbres et les plus habiles, se chargea, par marché du 20 février 1549, de l'exécution des douze pièces de la Conquête de Tunis. Les matières lés plus précieuses et les plus recherchées devaient étre mises en œuvre. Les soies venaient de Grenade; l'Em­pereur fournissait le fil d'or et d'argent. Le chef de l'atelier avait pris l'engagement d'occuper sans interruption sept ouvriers à cha­cune des pièces, soit quatre-vingt-quatre à l'ensemble de l'ouvrage.
Le prix était fixé à 12 florins l'aune, plus une rente de 100 florins si l'Empereur était satisfait. Le tout fut terminé très rapide­ment; la vérification des tapisseries par les doyens du métier eut lieu le 4 avril 1554. La tenture entière mesurait douze cent qua­rante-six aunes, ce qui portait le prix total à 14,952 florins, non compris certains frais accessoires, comme les 100 livres de rente promises au tapissier, le fil d'or et d'argent fourni par l'Empereur, enfin le traitement de l'agent chargé de surveiller la fabrication.-
Depuis lors, les tapisseries de la Conquête de Tu,nis n'ont pas quitté Madrid, où elles jouissent encore d'une grande réputation.
La composition des cartons avait étéîconfiée au peintre en titre